Entre nostalgie et quête initiatique, Soleil d’Hiver transforme l’héritage familial en musique et images. Oud, électronique et projections guident le spectateur à travers les mémoires enfouies et les paysages traversés par l’exil et le deuil.
Entre nostalgie et quête initiatique, Soleil d’Hiver transforme l’héritage familial en musique et images. Oud, électronique et projections guident le spectateur à travers les mémoires enfouies et les paysages traversés par l’exil et le deuil.
Dans Soleil d’Hiver, performance pour oud, électronique, bandes magnétiques et projections, Grégory Dargent explore son héritage familial. Fils d’un enfant français ayant fui l’Algérie en 1961 à l’âge de 13 ans, Grégory Dargent, né seize ans plus tard, questionne, dans Soleil d’Hiver, les raisons qui l’ont peut-être conduit à choisir le oud, il y a plus de vingt ans, pour créer sa musique, fragmentée, explosive et virtuose.
Cette errance commence face à la perte, au deuil et à l’exil, pour se transformer progressivement en une quête initiatique. Entre 2024 et 2025, celle-ci le mènera de l’Algérie à l’Égypte, en passant par le Liban et l’Irak. C’est au fil de ce périple qu’il composera et photographiera, et qu’il prendra conscience du poids de cet héritage, une nostalgie longtemps aveugle et muette, jusqu’à ce que, par l’art, elle puisse enfin se muer en musiques, en sons et en images.
En 2024 et 2025, Grégory Dargent a mené de nombreuses résidences de recherche, sonores et picturales, afin de créer le vocabulaire de ce solo, contemporain, expressionniste, mais aussi profondément ancré dans la tradition du oud. Ces résidences furent des moments de confrontation entre différentes visions d’un instrument, d’une géographie, d’une histoire, d’une génération. Elles l’ont conduit au Liban (Irtijal), en Égypte (UG.Social), en Irak (Space21), en Grèce (N.O.Fest) et en France. La vie, n’étant pas dénuée de symbolisme, les autorités algériennes l’expulseront par bateau, alors qu’il venait y travailler sur la question de la fuite de son père en juillet 2024, et ne l’y autorisera plus à poser le pied jusqu’à aujourd’hui. La guerre et les tensions au Proche-Orient ont également marqué ces résidences, entraînant de nombreux changements dans le planning.
Lors de ces résidences, il a croisé son regard avec celui de nombreux artistes, musiciennes et musiciens, avant-gardistes et traditionnels. De ces rencontres sont nées différentes pistes musicales, des enregistrements sauvages de moments d’improvisation, des field recordings. Ils constituent un fil tendu dans cette création, interrogeant la nostalgie, l’hérédité, le deuil, et le geste contemporain lié à cet instrument, tour à tour urbain, rural, rageur, éthéré, ancestral ou actuel.
Ces résidences ont également donné lieu à de nombreuses prises de vues photographiques et cinématographiques, contribuant à la création de toute la littérature picturale du spectacle. Le spectateur se trouve alors sur le bateau à destination d’Alger, dans les flots, dans la cité des morts du Caire, aux portes d’un désert, ou dans l’intimité de l’artiste. Chaque être y devient un fantôme, et chaque son y cherche un écho.
Le livre photographique sera publié par l’éditeur bruxellois Le Mulet pour les Rencontres de la Photographie d’Arles en 2026.